(avec) Aliette de Panafieu


(à) l’écran
Vidéaste
Co-réalisatrice

Le groupe
(AIP, 2011)



Depuis notre naissance et quotidiennement, nous sommes confrontés au groupe. D’abord dans la relation première avec la mère, puis dans la famille, dans le social, dans l’affectif, dans le professionnel.

Le groupe développe son propre inconscient. Nous individus sommes en relation et en réaction avec cet inconscient. Cette interaction influence ce qui constitue notre réalité psychique et compose notre image à la fois individuelle et sociale. Le travail en groupe favorise l’accès à ces deux niveaux de l’inconscient : individuel et social.

Le groupe n’est pas seulement une somme d’individualités. Il délimite un espace qui les incluse et les transcende sans se confondre avec elles. Le champ d’intervention et d’exploration est élargi. Le corps occupe une place importante et contribue à élargir l’espace. L’espace constitué par le groupe est plus grand que celui où accède la parole seule. Chacun apporte par sa présence une dynamique émotionnelle qui lui est propre. Dans cet espace protégé, sécurisé, sont mis en scène les scénarios des participants. Leur dramatisation favorise la prise de conscience des dysfonctionnements éventuels, des émotions étouffées. La décharge émotionnelle est rendue possible et prend force libératoire. Nulle menace ne pèse sur leur expression.

Cet espace est aussi un lieu de projection et fait office de miroir, de caisse de résonance. L’expérience émotionnelle est projetée sur le groupe qui la partage. Le groupe mobilise les processus de projection, d’identification et de différenciation.

Les identifications, les distinctions, les projections successives développent un groupe intérieur à chaque participant. Chaque participant investit le groupe et est investi par lui. Il peut y déposer, en quelque sorte, une partie de sa réalité psychique.

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LE GROUPE
est la rencontre de plusieurs personnes qui font le choix de ces rencontres régulières et et qui ont un projet commun.

LES OBJECTIFS :
retrouver énergie et confiance, changer son regard sur soi et sa relation aux autres.

LES MOYENS :
partager ses expériences, exprimer ses émotions, parler de ses difficultés.
Ces temps particuliers permettent de faire l’expérience de l’appartenance, du réconfort, des conflits… des sympathies ou désaccords, comme dans une famille.
Le groupe existe grâce à une frontière. Délimitation qui inquiète quand elle est associée à la dérive sectaire. La secte, elle, justifie sa fermeture par la méfiance à l’égard de l’extérieur. Ce dehors diabolisé est alors redouté comme menaçant, parfois corrompu, toujours dangereux.

LIMITE
qui reste souvent mystérieuse pour tous ceux qui ne connaissent pas le fonctionnement du groupe et dont la curiosité est troublée par ces croyances, les rumeurs, les peurs…
Séparation donc entre dedans et dehors.
Dans cette bulle hors du temps social, chacun est invité à faire l’expérience de relations qui s’appuient sur des règles différentes de nos pratiques familiales ou professionnelles.
Ces règles ont pour fonction de permettre l’élaboration d’une sécurité entre les membres du groupe, sécurité qui est elle-même source de la confiance dont chacun a besoin.
C’est moi qui ai la responsabilité de l’énoncé, du rappel et du respect de ces règles.
Je suis gardienne de ce cadre.

En priorité, LA CONFIDENTIALITÉ.
Chaque membre a ainsi l’assurance que ce qu’il partage avec le groupe « reste dans le groupe ».
Il est encouragé à prendre la parole et à se montrer « en vérité » : évoquer un souvenir, un succès, un espoir, être accueilli dans une souffrance, oser dire un doute, être encouragé dans un projet…
Le groupe est l’expérience de cette bienveillance vitale qui a pu nous faire défaut et qui n’est pas la priorité de notre vie quotidienne.

CETTE EMPATHIE
est elle-même condition de transformation et des soins à apporter à nos bleus à l’âme.

L’ATTACHEMENT
est à la fois apprentissage de la proximité chaleureuse et de la bonne distance qui permet d’entendre chacun sans se confondre avec lui.
C’est la découverte de la différence à vivre entre relation et réaction, entre colère et rejet, entre « rire avec » et « rire de », entre écouter et accueillir (avec le cœur).
Dans ce lieu clos, chacun doit trouver sa place… selon son histoire et sa position dans sa fratrie.
Cette dynamique émotionnelle fait du groupe un lieu d’observation, une invitation à faire des expériences et une chance de retrouver bien-être et joie.

Ma conviction : la nécessité d’associer psychothérapie et groupe.

LE GROUPE,
comme outil exceptionnel, à la fois puissant, protecteur et exigeant.
comme lieu de vie où tout peut se jouer, se rejouer, se dire, se traiter, s’apaiser, se réparer.
comme temps réservé à une transformation en profondeur, grâce aux soins apportés aux blessures du cœur et de l’âme.
comme aide pour concilier intériorisation et interaction
Régression et exploration,
Désir et peur,
Passé et présent,
Imaginaire, réel et symbolique.
comme apprentissage de l’appartenance, à l’opposé de la solitude qui, elle, nous fige et nous prive de parole.

LA PSYCHOTHÉRAPIE,
comme projet d’un mieux-être, d’une vie plus riche, de relations plus justes,
comme aventure d’un chemin de découvertes et de deuils, avec le soutien des témoins bienveillants que sont thérapeute et membres du groupe,
comme initiative de faire de son histoire un récit unique.

La méprise la plus courante : « si je comprends, j’irai mieux ».

L’option que je privilégie : « si je peux partager en toute sécurité ce que je ressens, alors je peux faire l’expérience de ma valeur, de l’importance de ce que je dis, de la confiance et de la gratitude.