AMERTUME (& RANCOEUR)
Torrents de boue morale
Tout commence par une collection de griefs :
souvenir d’une humiliation, manque de réciprocité dans une relation, brûlure d’une trahison, piqûre d’une moquerie, impayé d’une dette, douleur d’une déception...
Accompagnée de l’accumulation de silences et la complaisance dans l’idée de vengeance.
Et ça déborde !
Quelles sont ces tâches sombres sur notre âme ?
Quelles sont ces expériences à l’opposé de la bienveillance et de la générosité ?
Avons-nous conscience de leurs liens avec la honte et la culpabilité ?
Connaissons-nous les sources de l’hostilité et de la méchanceté, ces freins à notre élan dans la relation ?
A l’opposé du moi idéal, ces partis-pris, souvent inconscients, sont du plomb sous nos chaussures.
Ces traces de blessures plus ou moins anciennes restent des épines dans le coeur.
A qui suis-je loyal ?
De quel affront suis-je dépendant ?
De quelle injustice suis-je prisonnier ?
A quelle attente de réparation suis-je encore encordé ? Pour toujours ?
Quels bénéfices à prolonger un tel choix assorti d’insatisfaction ?
Condamner ne suppose ni créativité, ni charge émotionnelle.
Reprocher évite de prendre sa responsabilité.
Blâmer soulage d’une remise en question personnelle.
Juger rassure, comme tout ce qui nous est familier.
Comment, alors, me dégager de cette vase ?
Oui, l’empathie peut être vécue comme une prise de risque, l’intimité comme une aventure et l’expression de ses émotions comme le danger de devenir, pour l’autre, une proie vulnérable !
Tel est le prix à payer pour faire le choix de restaurer la relation plutôt que de continuer à «régler des comptes».
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