(avec) Aliette de Panafieu




APPARTENANCE
À l’opposé de la dépendance


Ce mot a bien mauvaise presse. Il sonne comme « aliénation » ou « possession ».

Dans beaucoup de sociétés, hier plutôt qu’aujourd’hui, le groupe primait sur l’individu.
Aujourd’hui, tout engagement social est potentiellement vécu comme risque de perdre son autonomie, sa liberté, son épanouissement personnel.
Bien au contraire, l’expérience confirme que chaque appartenance renforce notre identité, ce qui est visible au moment de l’adolescence où chaque groupe a fonction d’apporter une aide pour grandir et quitter « papa-maman », son groupe d’appartenance initial.

L’appartenance, c’est l’expérience d’être avec. C’est celle non pas de l’indépendance (moi tout seul) mais de l’interdépendance (moi avec les autres);
c’est le constat « j’ai besoin des autres » et réciproquement.
C’est la reconnaissance de ma condition d’animal social.
C’est le deuil de ma toute-puissance.

C’est la conscience du tribu à payer pour « faire partie », comme une cotisation à verser pour être dans le groupe avec les bénéfices de cette inclusion.

L’appartenance dit simultanément acceptation de mon importance et de ma vulnérabilité.

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