(avec) Aliette de Panafieu




COLÈRE
Fausse jumelle de la violence


Ni problème à régler, ni volonté de changer l’autre.
C’est une réaction physiologique, verbale, gestuelle qui vise à protéger son intégrité. Elle a mauvaise réputation parce que souvent, trop souvent, confondue avec la violence. À l’origine, elle est du côté de l’agressivité, cette capacité à se protéger. Elle est violence quand elle passe du côté de l’hostilité, manipulation, voire haine.

Distinguons 2 formes de réactions « agressives » :
J’appelle colère cette tension, cette protestation qui veut protéger territoire ou propriété. C’est le geste qui prend soin, la voix qui impose une limite, le ton qui rappelle le respect dû à chacun.
Cette agressivité est condition de santé, elle est gage de notre réflexe de nous donner priorité, notamment en situation de stress ou de danger. Elle est là pour nous, au service de notre sécurité. Elle est respect de moi et de l’autre.
J’appelle violence le choix, probablement à des fins de protection aussi, de « détruire » l’autre physiquement ou symboliquement,                  d’éliminer le fauteur de troubles, d’humilier l’adolescent coupable d’incivilités, d’ignorer l’adversaire, de le « casser », de le menacer.

Le colère dit « non »
et pose « stop ! »

La violence dit
« crève ! »

La colère est une émotion puissance et légitime.

La violence est toute-puissance, souvent assortie d’un fort sentiment d’impuissance. C’est parfois l’ultime option pour se faire exister.