(avec) Aliette de Panafieu




DÉSESPÉRÉ (!)
Bateau ou radeau : qui prend l’eau ?


Lorsque je suis désespéré·e…
Est-ce la perte de la foi ou de la confiance ?
La sortie d’une illusion jusque là protectrice ?
Le constat que je ne dispose pas des moyens nécessaires à la réalisation de mon projet ?
Le manque de perspective ?
L’expérience de la fin du monde ?

Ou est-ce ma situation que je qualifie de sans issue, ou bien ma façon de caractériser une relation dysfonctionnelle ?
Dans cette expérience d’impuissance, ai-je perdu l’espoir ou bien l’espérance ?
La différence entre espoir et espérance nous paraît subtile alors que leur nature est fondamentalement distincte, comme promesse et engagement.

L’espoir serait garanti par une promesse, assortie de la potentielle dépendance à son pourvoyeur. Dans l’épreuve, il justifie le verbe vouloir, avec les risques du contrôle.

L’espoir vient mobiliser mes ressources pour faire face aux obstacles : « Aide-toi, le Ciel t’aidera »
Encombré de son objet, l’espoir peut faire écran.
Illusion d’un mirage...
L’espérance suppose un engagement, de part ou d’autre, avec la dynamique de la confiance : croire ou non ?

L’espérance est un guide sur la route, comme l’étoile pour le randonneur égaré dans la forêt :
oui, j’ai foi en ma guérison même si la maladie est longue et que je connais des moments de doute.
Encore secouée par les tempêtes, l’espérance nous est précieuse à la fois comme ancre et comme phare.
Foi dans un miracle.
Danger de se résigner !
Plutôt sortir du désespoir;
Ou d’une déception grâce à un deuil;
Du découragement pour une nouvelle énergie;
De la désillusion pour passer de la pensée magique au principe de réalité;
De la désolation pour accéder au chagrin et accueillir les larmes;
De la détresse pour demander et trouver du réconfort.

Danger de perdre l’espérance !
Pour éviter la tombée de la « nuit noire de l’âme », exprimer mes émotions, toutes mes émotions !