(avec) Aliette de Panafieu




DÉSIR D’ENFANTS
Comme aiguillon vital


Désir d’enfant, déjà présent dans le plaisir de jouer à la poupée ...
Qu’est ce que ce désir à la fois impératif et fragile ?
Désir dont la réalisation peut prendre toute la place, organiser toute l’existence, donner des audaces et des priorités non négociables.

Dont la frustration est parfois vécue comme une terrible injustice, une douleur indicible.
Dont le déni est si fréquent. Le corps médical, en effet, préfère considérer que la ménopause ou la maladie éteindraient le désir d’enfant, alors que la limite d’âge ou le trouble physiologique touchent le projet et la réalisation de ce projet.

Probablement tapi dans le cerveau reptilien - le plus archaïque, ignoré dans son essence intime, maltraité dans une culture réfractaire à toute forme de complexité, troublant notre volonté d’être, en toute circonstance, des êtres de raison.

Alors qu’il est foyer d’ambivalence, le désir d’enfant n’est pas raisonnable, il est d’abord mystère.

Qualifié d’obsessionnel, il serait alors vécu comme un besoin et la vie dépendrait de sa réalisation.
Intériorisé comme obligatoire, il deviendrait un devoir, une dette, une loyauté : ma place dans l’arbre généalogique ne serait validée que par ma fonction maternelle.
Dans ces deux cas, ma légitimité passe par un bébé, un enfant, un·e héritier·e.
Suis-je alors génitrice, fille de, petite-fille de, femme de, mère, maman ?
Quelles fonctions ce désir d’enfant remplit-il de ma naissance à ma mort, indépendamment de mes projets de descendance ?
Oui, quelles autres formes de maternité peuvent-elles apaiser cette soif ou consoler d’une grossesse naturelle impossible ?

Désir d’enfant à garder intact pour que l’enfant à naitre ou à adopter, peut-être, soit enfant du désir.