(avec) Aliette de Panafieu




DOUTER
Comme ferment, non comme piment


Accepter de flotter.
Renoncer à la sécurité des certitudes, des acquis, voire des lieux communs, des clichés tels que les devises, les «morales de l’histoire » stéréotypées.
 
Je doute donc je suis. Je remets en question donc je grandis.
Je passe d’une connaissance à l’autre mais entre les deux, je sens le vide, l’angoisse, la crainte de ne pas retomber sur la terre ferme ou de ne pas saisir la branche de l’arbre suivant alors que je viens de lâcher celle qui m’avez soutenue jusque-là.



Douter d’un choix - avant, pendant ou après - attendre les conséquences de celui que j’ai fait, me redire qu’il n’y avait pas de «bon» choix mais « mon » choix.
Douter de moi, surtout dans le cas où je confonds estime de moi (qui je suis) et confiance en moi (ce que je fais). Les menaces dans ce cas sont découragement, dévalorisation, tentation d’abandonner ou de m’abandonner.

Douter de quelqu’un, ce qui m’invite à revenir à ce que je sens : cela me fait oui ou cela me fait non, oser reconnaître mon malaise, accueillir ce précieux message sans forcément l’exprimer.


Douter du Ciel, du genre humain. Dans la traversée de cette nuit noire, savoir traverser la crise avec des larmes et le réconfort d’une oreille attentive et bienveillante.

Douter avec mesure.
«Trop peu» avec le risque de me pétrifier,
«Trop» avec celui de m’angoisser.
Un juste doute me tient éveillé·e.