(avec) Aliette de Panafieu




ENVIE (& PEUR)
Du rififi dans le désir


A égalité ?
En concurrence ?
En remplacement ?

Quelles sont nos envies sources de plaisir ? Partir en vacances ? Retrouver des amis pour le week-end ?
Savourer du chocolat ou préparer un plat réconfortant ?
Passer une soirée à marcher sous la pluie ?

Il manque à l’envie, du côté du confort et de la simplicité, la puissance du désir :

J’ai envie de quelque chose de bon ou d’agréable.
J’ai le désir de quelque chose de fort, de nouveau, d’inconnu.
L’envie n’est source d’énergie que lorsqu’elle est satisfaite.
Le désir, satisfait ou non, est en soi source d’énergie.

D’ailleurs, je me surprends à utiliser plus souvent « Je n’ai pas envie ».

Or, la forme négative est une tentative de régresser à la toute puissance de mes deux ans, quand j’étais dans l’illusion qu’il suffisait d’avoir envie ou non pour obtenir satisfaction.
Ai-je cru que je serais dispensé·e de prendre en compte mes besoins, mes projets, mes priorités, mes émotions, mes engagements ?
Et si je faisais l’expérience de remplacer « je n’ai pas envie » par « j’ai peur » ?

Tout d’un coup alors, je me remettrais dans la réalité de ma vie avec les ambivalences à accueillir, les choix et les responsabilités à assumer, qui ont souvent peu à voir avec envie ou pas, humeur, désir d’harmonie ou de paix.

Deux mouvements discordants qui sont pourtant l’occasion de remettre en question nos options et d’évaluer le prix à payer pour chacune.
Je n’ai pas envie :
je redoute, je voudrais éviter, échapper, être exempté·e.

J’ai peur :
je me mobilise pour davantage de vigilance afin d’affronter (ou non) le Dragon et, tel le héros des contes, poursuivre ma quête.

Envie et peur :
quel est mon désir ?

Plaire et déplaire :
quel est ton désir ?