(avec) Aliette de Panafieu




IMPUISSANCE
Redoutée, revendiquée ou respectée


Quand « je ne peux pas » l’emporte sur « je ne veux pas ».
Quand « je ne sais pas » m’arrête dans mon élan.
Quand l’inhibition m’interdit l’accès à mes ressources personnelles.

Si la puissance est jouissance,
La toute-puissance, potentielle violence.
L’impuissance est d’abord carence :
Risque d’abandon dans nos expériences de vulnérabilité, voire de capitulation,
Aveu d’impuissance comme la reconnaissance de notre faiblesse,

Hantise de notre impuissance dans une situation bien concrète (conflits, incidents, panne informatique, …),
Humiliation de se heurter à ses propres limites lorsque ni la motivation, ni la volonté, ni la disicpline ne peuvent plus rien…

L’impuissance nous renvoie au mythe d’Icarre, comme un rappel d’humilité face aux dangers du déni de notre « condition humaine », de notre hybris.
Dans notre conquête du monde ou dans notre « volonté d’efficacité », quelles sont les autres fonctions de l’impuissance ?
Si elle était parfois cousine de la toute-puissance ?
Prétexte à une posture de victime et donc à des jeux psychologiques : elle me donnerait des droits et des privilèges.

Une conduite qui m’éviterait de prendre ma responsabilité, comme une invitation symbiotique à être pris en charge. L’impuissance justifierait alors la dépendance, c’est-à-dire le pouvoir donné aux autres de deviner, choisir, décider pour moi.

Que l’autre sache à ma place !

Elle devrait surtout être le rappel de notre devoir de reconnaitre et de notre responsabilité d’accompagner :

l’enfant dans une monde adulte;
le flâneur dans une société de performances;
la personne atteinte de handicap dans un monde narcissique;
le prisonnier dans un monde qui le fait disparaître et le bâillonne.