(avec) Aliette de Panafieu




JOIE
Présence plutôt que performance


Qui ose en parler ?
Le sage, le savant, le moine, l’enfant, le survivant, l’amoureux ? Puisqu’elle n’est ni le bonheur, ni le plaisir, ni le succès ni la satisfaction, comment l’approcher avec des mots qui lui garderaient toute sa  spécificité ?

Et si la joie était l’écologie de l’âme ? Allégresse davantage que contentement; Emerveillement plutôt que gaieté; Espérance et non plénitude; Quête avant d’être exaltation.

Cette émotion serait-elle compatible avec les expériences de notre vie telles que chagrins, échecs, douleurs, maladies ?

Aurait-elle le pouvoir de nous les faire supporter et dépasser ?

Serait-elle alors une compagne susceptible de nous garder vivants en dépit des épreuves et créatifs les jours d’état de grâce ? Garantirait-t-elle un minimum d’ordre intérieur quand tout semble partir à vaut-l’eau ?
La joie, à l’opposé du confort, serait le choix de voyager comme un pèlerin, non comme un touriste.

A l’opposé du désespoir, de la résignation, du mérite ou du calcul, la joie serait une aventure, une tapisserie composée de fils d’or : confiance, attachement, appartenance, implication, capacité à rebondir, à demander de l’aide et l’accueillir avec simplicité.

Christian Bobin secoue mes rêves de sérénité : « Chacune de nos joies est une figure d’un vitrail. Notre mort est le plomb qui fait tenir l’ensemble ».

Alors, travaillons à ce vitrail au lieu de nous lamenter sur le désordre dans l’atelier !