(avec) Aliette de Panafieu




PEUR DE DÉPLAIRE
Faudrait-il mériter d’exister ?


Est-ce une croyance qui nous empêcherait de construire les bases de l’interdépendance ?

Nous voudrions être autonomes et nous avons peur de déranger.
Nous nous rêvons libres et nous nous censurons par peur d’être désapprouvés.
La hantise d’être abandonnés nous bride, celle d’être jugés nous fait taire, celle de perdre l’amour, nous soumettre au désir de l’autre.
Nous le contestons, mais oui, l’autre est davantage un censeur qu’un allié.
Et nous-mêmes, plus prompts à obéir que l’inverse.
Obéir à des ordres : « Tais-toi ! ».
Nous conformer à des injonctions : « Ne te fais pas remarquer ! ».
Nous incliner devant des principes : « C’est aux parents de décider ! ».
Reculer devant des jugements de valeur : « Quelle prétention ! ».
Craindre l’ironie : « Bien sûr, toi, tu sais mieux que les autres ! ».
Fléchir devant des manipulations : « on verra bien, quand tu auras des enfants ! ».
Obtempérer face à une tentative de culpabilisation : « Avec ta manie de te mêler des affaires des autres ! ».
Tous ces exemples illustrent la puissance du conformisme.

Cette puissance est d’autant plus effective qu’elle est niée ou cachée. Education, codes sociaux, images à préserver, consigne de ne pas faire de vagues. Ne pas importuner. Ne pas embarrasser. Tolérer, endurer, prendre sur soi …

Dommage !