(avec) Aliette de Panafieu




PLAINTE
Quand la mort saisit le vif


Derrière un concept quelque peu tabou…
Quelle douleur indicible ?
Quel tourment inavouable ?
Quelle blessure honteuse ?

Mal considérée car assimilée à la posture de Victime.
Mal aimée car confondue avec la dépression.
Mal tolérée car nous renvoyant à notre impuissance…

A quel moment ferait-elle écran dans nos relations, que nous soyons émetteur ou récepteur ?
A partir du constat « je ne peux entendre que ce que j’ai déjà dit en étant entendu », qu’en est-il de ma relation à la plainte et de ma capacité d’accueil ?

Ambivalence d’un moment d’intimité où se côtoient souffrance et confiance.
Et au fond, toujours la crainte que cette plainte soit jugée sans objet, sans raison valable, sans motif suffisamment grave pour justifier l’appel au secours.
L’enfant crie pour trouver le réconfort d’une personne témoin.
L’adulte a peur d’être jugé ridicule, disqualifié dans sa peine, désavoué dans sa légitimité.
La plainte est une expérience d’humilité.
Bas les masques !

Injonction de ne pas se « montrer faible » pour un «bobo », une « brûlure », une « amputation »…

Mais aussi sursaut vital au moment d’un sentiment de profonde vulnérabilité.
Audace de pauvres paroles prudentes.
Intensité du silence à la fois souhaité et redouté.
Urgence d’être secouru et doute de pouvoir vivre à nouveau.

Détresse, désespoir, deuil…
Qui peut m’entendre ?
Qui peut me sauver de la noyade ?