(avec) Aliette de Panafieu




PLAIRE (& DÉPLAIRE)
Choix et deuils


Ce choix accompagne la plupart de nos relations depuis notre naissance.
Plaire comme nécessité vitale pour s’assurer d’être aimé·e/accepté·e/admiré·e/reconnu·e.
Déplaire comme permission toute aussi vitale pour s’affirmer/se séparer, c’est-à-dire « dé-fusionner », gagner en liberté et en autonomie.

Inclination à plaire :
Souci d’une belle image, maintien d’une réputation, inscription dans une tradition de réserve « Never explain, never complain » (« Ne jamais expliquer, ne jamais se plaindre »), impératif de politesse, prestige de la blouse blanche, ... Qui sont autant ressources que handicaps pour la navigation sur la mer agitée des conflits ou des désaccords.

Audace de déplaire :
Constater la peur contagieuse chaque fois qu’une omerta est menacée par un lanceur d’alertes.
Affronter le courroux d’une assemblée qui blâme toute parole susceptible de mettre à mal l’esprit de corps traditionnel.
Difficile de muscler cette audace avec les modèles que nous avons reçus : peur de faire du tort, peur de nuire, peur d’une rupture.

Ainsi, mon hésitation porte-t-elle sur l’envie de plaire ou la peur de déplaire ? De quoi ai-je besoin pour faire le deuil de plaire ?
Pour chacune des options, un prix à payer :
Risque de confusion et de soumission dans le choix de plaire.
Risque d’exclusion, de condamnation, de répudiation, dans celui de déplaire.
! Vigilance !
Quelle est ma relation à l’autre quand je suis confronté·e à son désir ?

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Toute-puissance et dévoration, mon désir prime et annule le tien

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Flatterie et soumission, tout ce que tu voudras

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Résignation et résistance, plutôt me priver moi pour te priver toi

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Echange et gratitude, liberté de dire merci