(avec) Aliette de Panafieu




PROTESTER
Pour résister


Je distingue trois attitudes :

Contester

S’opposer, à la condition de distinguer la personne et ce que je refuse.

Refuser quelque chose n’est pas rejeter quelqu’un.

S’affirmer consiste alors à refuser un mot, un geste, un jugement, à exprimer son désaccord, son malaise ou mon indignation. Oui car c’est alors se faire exister, trouver sa place et prendre sa responsabilité.

Reprocher

C’est-à-dire faire porter à son interlocuteur la responsabilité, sinon la culpabilité, de ce qu’on éprouve dans la relation ou dans le conflit. C’est à dire le manipuler.


Blâmer

C’est condamner quelqu’un, disqualifier sa personne ou son opinion, se moquer, parfois railler : autant d’attitudes que notre société favorise ou encourage comme outils pédagogiques ou façons de s’affirmer.

Blâmer, bien sûr, est une violence. Cette réaction s’appuie sur la croyance que mon salut passerait par la destruction de mon interlocuteur.

Blâmer suppose humiliation, mépris, procès d’intention, interprétation abusive, jugement de valeur.

Critiquer une action oui, blâmer son auteur, jamais !

Dans chacune de ces situations, à quoi dis-je non ?

- non à quelque chose que je désapprouve;
- non à la responsabilité de chacun de ressentir ce qu’il ressent;
- ou non à la dignité de l’autre ?

Ces attitudes sont souvent confondues avec la colère, cette ultime tentative de restaurer la relation, de renouer le lien, d’oser le contact fût-il douloureux ou périlleux.