(avec) Aliette de Panafieu




SÉPARATION
Et tentations d’y résister


Se séparer quand c’est nécessaire : ni trop tôt, ni trop tard.

Eviter les mauvaises raisons soit de rester soit de rompre.

Se séparer, c’est quitter : un être cher, les enfants qui grandissent, un pays, un statut, une profession, un mode de vie, un clan familial, des modèles, des objets associés à des souvenirs, ...

Et se séparer, c’est surtout vivre la perte : souvent une révolution émotionnelle.

Ni rupture, ni disparition, ni rejet, la séparation est bien condition d’une disponibilité nouvelle. Disponibilité pour une autre relation, une autre aventure, une autre tranche de vie.

Elle suppose de l’attachement, à distinguer du détachement, qui lui est déni, indifférence ou abandon.

Plus profond l’attachement, plus intense alors l’émotion de la séparation et plus ample le mouvement de la vie.
Redoutée parce que douloureuse, souvent évitée, au risque de malaise ou de maladies, associée aux larmes parce qu’expérience de deuil nécessaire, différée dans l’attente de meilleures conditions pour la traverser sans violence, la séparation est une épreuve vitale.

Nous observons une réalité en perpétuel changement, et pourtant nous résistons à accueillir les aléas et les surprises de la vie, avec l’illusion que nous pourrions éviter les deuils, les déceptions, les pertes, les injustices, les malheurs, ...

Qui m’aurait, sous couvert de « protection », proposé la croyance et le modèle d’un quotidien sans désordre ?

Mais que serait une vie qui devrait rester figée ?

Maintenir à tout prix cette fiction - et donc tenter d’échapper aux deuils, c’est prendre le risque de sortir du cycle de la vie, avec son alternance attachement / séparation.

Nous savons déjà qu’aimer donne de l’énergie, nous avons à sentir que pleurer la restaure.