(avec) Aliette de Panafieu




VICTIME (≠ victime)
À l’opposé de la réactivité


Alors, quelles différences entre victime et Victime ?
La Victime tire avantage de son manque : être prise en charge, dispensée de faire sa part ou de prendre sa responsabilité, profiter d’un système ou d’une loi qui lui éviterait d’assumer son rôle. Voilà pour la place dans la société.

Pour les relations interpersonnelles, cette Victime va considérer que les autres lui doivent des égards, un service ou un régime de faveur.
Elle serait dispensée de demander explicitement sa place dans le métro, de remercier ou de supporter les aléas de la vie, comme les autres.

C’est « abuser de la situation ».
C’est considérer les attentions comme « normales ».
C’est s’appuyer sur la croyance que la douleur donne des droits, que la souffrance endurée offre un accès à une grâce exceptionnelle, que la maladie « obligerait » l’entourage à un traitement spécial.
Ma carte d’invalidité n’est pas une dispense de courtoisie, ni mon grand âge, ni mon plâtre, ni les traumatismes de mon enfance.
Mon statut de chômeur n’entraine pas automatiquement l’obtention d’un tarif spécial comme un dû.

C’est là que je propose le deuil du dû.

En quoi consiste cette nécessité vitale ?
Qu’exige-t-elle ?

Renoncer à contrôler l’autre.
Prendre ma responsabilité.
M’ouvrir à l’autre.
Lui faire de la place.
Le rencontrer.